Panneau à scène de jardin d’Ispahan

Scène de jardin à Ispahan
Milieu du XVIIe siècle (?), Ispahan (?). Pâte siliceuse, décor de lignes noires et de glaçures colorées. L. 175 cm, l. 118 cm. Acquisition en 1893 (OA 3340).

L’Iran est connu pour ses céramiques qui ornaient de nombreux palais. Certains panneaux se sont retrouvés dans les collections des grands musées occidentaux. Parmi eux, le Louvre qui en possède de magnifiques exemplaires comme celui qui illustre cet article.


Cette scène provient probablement d’un pavillon royal d’Ispahan, dont le bas des murs était orné de grands panneaux de céramique. L’ensemble devait former un cycle décoratif, dont l’interprétation est difficile : ne s’agit-il que de l’évocation des plaisirs princiers ?

Ce panneau de carreaux a été exécuté selon la technique de la « ligne noire » : un trait sombre délimite les glaçures colorées, posées sur un fond blanc. Le décor montre quatre jeunes personnes dans un jardin. Deux jeunes hommes s’affrontent dans une joute poétique, une servante apporte des victuailles et un dernier personnage observe l’ensemble.

Le panneau appartient à une petite série de décors similaires, dispersés entre le Metropolitan Museum of Art de New York et le Victoria and Albert Museum. Il est possible que l’ensemble provienne du même bâtiment. Il s’agit vraisemblablement d’un pavillon royal d’Ispahan. Le palais, construit sous le règne de Shah ‘Abbas Ier (r. 1588-1629), est agrandi par ses successeurs. Il est composé d’une succession de pavillons dispersés au sein de vastes jardins.

Le Chehel Sotoon
Le Chehel Soutoun, le palais aux 40 colonnes.

Il est difficile de déterminer précisément de quel pavillon pourraient venir ces panneaux, mais il pourrait s’agir du Chehel Soutoun, le « pavillon aux quarante colonnes », construit en 1647. Ce dernier est le plus grand des pavillons conservés. La salle principale du pavillon servait de salle de couronnement et de réception. Elle est ornée d’un abondant décor peint, montrant le même style que celui des panneaux de céramique. Au bas des murs, des emplacements aujourd’hui vides présentent la même découpe que les panneaux, un indice qui semble indiquer que ces derniers en furent autrefois un ornement. (Source Le Louvre)

Le Louvre, Département des Arts de l’Islam : 1500-1800 : Les empires modernes

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