Téhéran (تهران), qui fut autrefois un village, est devenue ville immense dont la population a été multipliée par 40 depuis qu’elle est devenue la capitale de l’Iran, en 1796. Peuplée dès le néolithique, la première mention de son nom dans les écrits historiques date de 1220. Située dans une plaine au sud de l’Elbourz, la ville s’étale de 1 100 à 1 980 mètres d’altitude. Terre d’Iran vous propose d’aller à la découverte des changements de la capitale iranienne à travers de nombreuses photos.
- Gentilé : Téhéranais
- Population : 8 846 782 hab. (septembre 2015)
- Superficie : 86 500 ha (banlieues incluses)
« L’origine du nom de Téhéran est encore discutée, et plusieurs interprétations sont disponibles. Une des étymologies populaires est que le nom de la ville viendrait de Tah + rān, qui signifie “celui qui chasse ou qui pousse (les gens)” ou “qui creuse”. Pour le Général Albert Houtum-Schindler, il s’agit d’une dérivation du terme Tir-ān, basé sur l’élément Tir. Cet élément a le sens de “plaine, plain désertique”, qui est rapproché de Shemrān par Schindler. L’historien et linguiste Ahmad Kasravi a la même idée et oppose Tahrān, “endroit chaud” à Shemrān, “endroit froid”. L’orientaliste Vladimir Minorsky propose de son côté une autre explication en se fondant sur la signification de tah qui signifie “fond, profondeur” dans des dialectes iraniens, qui serait associé au nom de la ville de Ray (NDLR : ville située à 10 km au sud de Téhéran), ce qui voudrait dire que Téhéran signifie “qui est derrière Ray”. Xavier de Planhol, professeur émérite de géographie, souligne dans l’Encyclopædia Iranica que ces propositions semblent conjecturelles et qu’il est vain de chercher l’origine du nom de la ville. Même l’orthographe de son nom a changé, puisqu’avant le XXe siècle, Téhéran s’écrivait avec un ﻃ alors qu’elle s’écrit maintenant avec ﺕ, qui est censé mieux représenter la prononciation de ses habitants. Selon les auteurs syriaques, le nom de la ville provient de Tahran qui en assyrien signifie “Midi”. Selon les Assyriens, la ville aurait été conquise à midi par la reine Semiramis. » (Wikipédia)
Téhéran forme un long quadrilatère de cinq à six kilomètres de pourtour, dessiné par un mur d’enceinte qui est renforcé, de distance en distance, par des tours crénelées. Mais cette fortification, où il n’entre point de pierres, et où l’on a prodigué plus encore le pisé que la brique, ne saurait, malgré le large fossé qui la protège, résister bien longtemps à une attaque européenne. On comprend qu’elle a été construite uniquement pour mettre les rois kadjars à l’abri de quelque effort intérieur et des attaques de tou nouveau prétendant. l’enceinte fortifiée de la capitale pourrait défier, durant de longs mois, tous les efforts de l’artillerie persane. Elle est percée de sept portes désignées par les noms suivants : DeÎwazèh-i- Dooulet, ou Porte royale, Derwarzèh-i-Chimrân, Porte de Chimrân, Derwazèh-i-Dooulab, qui conduit Derwazèh-i-Châh-Abdoul-Azim, porte qui mène à la mosquée d’Abdoul-Azim, Derwazèh-i-no, Porte-neuve, Derwazèh-i-Kaswin, où aboutissent les routes de Kasbin, du Ghîlan et même celle qui vient d’Ispahan, et Derwazèh-i-Mahomeddjèh, ainsi nommée du père du roi actuel. Ces différentes portes bâties en briques, avec tement de ces briques émaillées de diverses couleurs dont l’usage est général en Perse, sont flanquées de tours également en briques et ornées de la même manière, et de plus défendues par un petit ouvrage avancé qui commande la route par où l’on y arrive. Téhéran n’a que des faubourgs insignifiants. Devant chaque entrée on a ménagé une place qui en facilite les abords. (T. M., chevalier Lycklama a Nijeholt, « Voyage en Russie, au Caucase et en Perse, dans la Mésopotamie, le Kurdistan, la Syrie, la Palestine et la Turquie : exécuté pendant les années 1866, 1867 et 1868. » Tome 2)
En sortant de Téhéran, par la Porte de Chimrân, on la suit pendant quelque temps avant de rencontrer le point où elle se divise en deux, au delà du palais de Kasr-Kadjar : le chemin de gauche conduit directement, par Gulhek, à Thadjrisch, avec un embranchement pour un autre village,du nom de Zerghendé ; celui de droite passe roi a encore un palais, et continue jusqu’à Niaveran, autre résidence royale. (T. M., chevalier Lycklama a Nijeholt, Voyage en Russie, au Caucase et en Perse, dans la Mésopotamie, le Kurdistan, la Syrie, la Palestine et la Turquie : exécuté pendant les années 1866, 1867 et 1868. Tome 2)
Porte Shâh Abdol Azim, la route qui mène à la mosquée Abdol Azim.
Rien de bien ancien ni de bien beau sans doute. Il y a un siècle et demi, Téhéran n’était encore qu’une bourgade ignorée, quand Agha Mohammed Khan, le prince eunuque, en usurpant le trône, eut la fantaisie d’établir ici la capitale de la Perse. (Pierre Loti, « Vers Ispahan »,1904)
Ce fut au milieu de ces dispositions peu belliqueuses que le jour marqué arriva. Je ne sais comment les choses se passèrent dans les autres villes, mais, dès le malin, par ordre suprême, le bazar de Téhéran fut fermé, et toute la population musulmane convoquée dans la mosquée royale. Marchands, écrivains, domestiques, fonctionnaires, soldats, gens du peuple, tout le monde s’y pressait, et la foule était grande. Une fois entré, on ne pouvait plus sortir.
Je ne crois pas qu’il y ait de lieu au monde où l’on s’amuse plus continuellement que dans un bazar de Téhéran, d’Ispahan ou de Schyraz. C’est une conversation qui dure toute la journée sous ces grandes arcades voûtées, où la foule se presse perpétuellement aussi bigarrée que possible. Les marchands sont assis sur le rebord des boutiques, où les marchandises s’étalent avec un art d’exposition que nous avons imité et perfectionné. (Joseph Arthur de Gobineau, « Trois ans en Asie », 1855-1858)
Mais les jardins du Palais, qu’on appelle le Gulistan, sont délicieux. Des eaux vives les traversent qui courent sur les briques émaillées bleues ; ils ont de grands bassins couleur de jade, des parterres immenses d’iris de teintes diverses et de lis nuancés, des platanes vivaces et frissonnants, des haies de roses… (Claude Anet, « La Perse en automobile », 1906)
À une heure après-midi, je quitte le bocage si frais pour redescendre en ville et y faire des visites. Téhéran, sous le soleil qui est d’ordinaire sa parure, me paraît moins décevant qu’hier sous l’averse et les nuages. Il y a des avenues bordées d’ormeaux centenaires, des places ombragées de platanes énormes et vénérables, des recoins qui sont encore de l’Orient charmeur. Et partout s’ouvrent les petites boutiques anciennes où s’exercent tranquillement les métiers d’autrefois… De toutes ces avenues, plantées de vieux ormeaux superbes, la plus belle aboutit à l’une des entrées du palais, dite « Porte des diamants ». Et cette porte semble une espèce de caverne magique, décorée de lentes cristallisations souterraines ; les stalactites de la voûte et les piliers, qui sont revêtus d’une myriade de petites parcelles de miroirs, de petites facettes taillées, jettent au soleil tous les feux du prisme. (Pierre Loti, « Vers Ispahan », 1904)
La circulation est intense à la sortie de Téhéran. Cars et camions se bousculent pour arriver en tête sur la route qui file vers l’ouest. De jour, cela ne pose pas trop de problèmes. De nuit, c’est un autre monde, inquiétant, dans lequel il faut se faufiler avec prudence. Tous les cas de figure d’éclairage sont possibles : pas d’éclairage du tout ; des feux rouges à l’avant et blancs à l’arrière, si bien qu’on se trompe un instant sur le sens de circulation de l’engin ; et aussi , bien d’autres couleurs et bien d’autres combinaisons qu’aucun code de la route ne répertorie. (André Michel Besse, années 70)
Liens
- « Dans les rues de Téhéran » (France culture, 19 juin 2013)
- « Villes du futur, futur des villes : quel avenir pour les villes du monde ? (Analyses) » – Téhéran
- « Iran, années 70 »
- « Tehran: A modern historic city » (9 février 2018)