
Pour bien comprendre les racines du cinéma iranien, on doit peut-être faire un saut dans le passé, au début du XXe siècle, lorsque l’on fit découvrir au souverain qajar Mozaffareddin Shâh, en visite en France, des images cinématographiques. Le cinématographe, inventé en 1892, était le successeur du kinétoscope, qui permettait aux personnes de voir des images lumineuses de qualité sur un écran, contrairement au « trou de serrure » de Thomas Edison. Enchanté par la projection d’images de bateaux traversant la Seine, de scènes de rue et de dromadaires traversant le Sahara, le Shâh ordonna à son photographe personnel, Mirzâ Ebrâhim Khân « Akâsbâshi » (lit. « maître-photographe ») d’acheter tout l’équipement nécessaire pour introduire le cinéma en Iran1. Le premier cinéma fut ouvert en 1904 dans l’arrière-cour d’un magasin d’antiquités et, peu après, des installations similaires se répandirent dans tout Téhéran. Au début, ces salles furent surtout fréquentées par les classes supérieures, jusqu’au moment où le cinéma devint la forme de divertissement la plus populaire, grâce à des prix d’entrée maintenus délibérément bas afin d’attirer des spectateurs de tous les milieux.
Continue reading Une brève histoire du cinéma iranien, de Haji Âghâ à Âghâ Farhad