Renault est implanté de longue date en Iran qui représentait l’un de ses principaux marchés. Pénalisée par l’embargo décidé par les Américains, l’entreprise française a toujours maintenu une présence dans ce pays. Renault entend y garder une place prépondérante et elle prépare son retour en visant 20 % du marché iranien.
Alors que PSA Peugeot Citroën se débat dans de dures négociations pour un hypothétique retour en Iran, Renault fonce. La firme au losange n’a d’ailleurs – à quelques mois près – jamais cessé d’envoyer des composants pour sa Tondar (nom local de la Logan à bas coûts) et sa version pick-up sur place. « Nous allons y lancer la Sandero (version à cinq portes de la Logan) en fin d’année », affirme à Challenges Jérôme Stoll, Directeur général délégué de Renault en charge du commerce. L’Iran devient prioritaire pour Renault. « En 2020, le marché atteindra deux millions de véhicules et nous comptons y vendre 400 000 unités environ », insiste, enthousiaste, le dirigeant. À cet horizon, l’Iran « sera un des trois premiers débouchés de Renault avec la France et la Chine ».
La Kwid à très bas coûts
Pour cela, la toute petite Kwid à très bas coûts (à partir de 4 000 euros), présentée au printemps dernier en Inde, devrait jouer un grand rôle. « La Kwid pourrait être un produit pour l’Iran », nous confiait en effet dernièrement Gérard Detourbet, le directeur du programme. Et ce, sous sa version actuelle à cinq portes, commercialisée actuellement en Inde, mais aussi sous forme de berline à quatre portes et coffre séparé ou de… 4×4. Des véhicules extrêmement intéressants pour le marché iranien, habitué jusqu’ici à des voitures souvent obsolètes.
« Nous ne nous sommes jamais retirés d’Iran. Nous avons maintenu une vraie relation de confiance avec nos partenaires Iran Khodro et Pars Khodro », insiste Jérôme Stoll. Renault avait écoulé plus de 100.000 véhicules sur place en 2012. L’an dernier, il n’en a immatriculé que 34.000, selon l’association des constructeurs locaux IVMA, sur un marché de 900.000 unités. Contrairement à Peugeot, qui vendait avant l’embargo des pièces de 206 et 405 moyennant des royalties sans participation directe, Renault a toujours été impliqué financièrement. Renault dispose en effet d’une coentreprise industrielle et commerciale depuis 2003, dont il possède 51 % des parts.
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